dimanche 23 octobre 2011

C'est lundi; on jase...

Reconnaîtrons-nous un  jour que le programme de sciences humaines regroupe une faune étudiante éclectique qui amène une complexité supplémentaire à la tâche d'enseignement ? Les sciences humaines au cégep sont un carrefour où se côtoient des étudiants motivés, orientés, des étudiants tout mêlés, déboussolés, des étudiants forts dotés d'une culture générale riche, des étudiants très faibles n'ayant pas encore leur DES, des étudiants porteurs d'une culture populaire qui les distancie beaucoup de la culture savante qu'on tente de leur enseigner.  Dans nos classes, se cotoient encore les joueurs de football, les pressés d'aller travailler à 16h00, les garçons à casquette, les filles habillées comme dans les bars, les angoissés, les bof!, les «drop in», les «suiveux».

Il y a des jours où je me demande à qui je m'adresse. La courbe normale ne s'applique jamais! J'ai toujours des courbes à deux bosses, une bosse étant toujours plus grosse que l'autre. Et, ce n'est pas toujours la même bosse!  

Faudra-t-il reconnaître un jour que le programme des sciences humaines au collégial, c'est un lieu de passage très important (30% et 35% des cégépiens sont inscrits en sciences humaines!) qui a sa propre dynamique. Au-delà de sa finalité (rendre l'étudiant ou l'étudiante apte à poursuivre des études universitaires dans les grands domaines des sciences humaines, du droit, des sciences de l’éducation et des sciences de l’administration, par une formation scientifique basée sur l’acquisition et l’intégration de connaissances et de méthodes de diverses disciplines des sciences humaines), le programme des sciences humaines accueille une très grande proportion de jeunes adultes qui se cherchent et qui, finalement, finiront par s'engager. Pour cela, ce n'est pas un programme comme les autres. Et je me dis tout le temps: Vaut mieux qu'ils soient assis ici dans ma classe que dans la rue! 

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