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mardi 12 février 2013

Le gouvernement de Stephen Harper méprise vraiment la science !

On savait déjà que le gouvernement de Stephen Harper se méfiait beaucoup de la recherche scientifique. La liste des décisions gouvernementales «antiscience» s’allonge toujours.

·         Déjà en nommant en 2009 Gary Goodyear comme Ministre d’État (Sciences et Technologie), dont on sait qu’il a déjà «flirté» avec le créationnisme, Harper démontrait son attitude anti-scientifique.[1]

·         Puis, il a déchiré l’Accord de Kyoto sous des prétextes tout à fait rétrogrades.[2]

·         Puis, il a aboli  l’obligation chez tous les Canadiens de remplir le formulaire long du recensement du Canada.[3]

·         Puis, on a appris que les scientifiques travaillant dans des organismes fédéraux ne pouvaient pas parler au média librement, muselés en quelques sortes par le gouvernement. Les cas de censure fourmillent.[4]

·         Et récemment, on a assisté à des coupures budgétaires importantes dans le domaine scientifique. Des programmes de recherche sont abandonnés, des centres de recherche affaiblis.[5]

·         Le pire là-dedans, c’est qu’il semble y avoir une intention de couper dans des programmes et des centres de recherche qui nuiraient au développement économique tel que le conçoit le gouvernement conservateur.[6]

Un gouvernement qui s’abreuve à l’idéologie conservatrice et qui applique des politiques de droite sans aucune objectivité se méfie évidemment des faits; il n’aime pas l’appareil scientifique qui  mesure objectivement la réalité. Avec ses outils, ses méthodes, la science dévoile la vérité. Et bien souvent, cela va à l’encontre de l’idéologie du gouvernement Harper.

Ainsi en est-il des causes du réchauffement climatique, de la baisse du taux de criminalité dans nos sociétés, de l’accroissement des inégalités socio-économiques partout au Canada. Lorsqu’on regarde les faits en face, on finit par aligner ses politiques en conséquence… Malheureusement, ce gouvernement n’agit pas rationnellement; il carbure uniquement à l’idéologie.

Michel Huot, sociologie, CBA

[1]     Beauchemin, Malorie, «Évolution: la position de Goodyear soulève des inquiétudes», In La presse, 18 mars 2009, En ligne : http://www.lapresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-canadienne/200903/18/01-837568-evolution-la-position-de-goodyear-souleve-des-inquietudes.php
[2]     Francoeur, Louis-Gilles, «Kyoto: des «cibles stupides», selon Harper», In Le Devoir, 14 décembre 2011, En ligne : http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/338362/kyoto-des-cibles-stupides-selon-harper
[3]    Tamburri, Rosanna,  «Le formulaire long du recensement : un sujet encore chaud pour les chercheurs canadiens», In Affaires universitaires, En ligne :  http://www.affairesuniversitaires.ca/le-formulaire-long-du-recensement.aspx
[4]    PC, «Des scientifiques canadiens affirment être muselés par le gouvernement »In Huffington Post,  17février 2012, En ligne : http://quebec.huffingtonpost.ca/2012/02/17/scientifiques-gouvernement-mensonge_n_1285817.html
[5]     PC, «Compressions budgétaires - Un millier de scientifiques dans les rues d'Ottawa», In Le Devoir, 10 juillet 2012, En ligne : http://www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/354271/manifestation-de-scientifiques-un-millier-de-scientifiques-dans-les-rues-d-ottawa
[6]     Piuze , Jean, «La recherche fédérale sur la pollution décimée par le gouvernement Harper», In Le Soleil, 15 juin 2012, En ligne : http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/points-de-vue/201206/13/01-4534525-la-recherche-federale-sur-la-pollution-decimee-par-le-gouvernement-harper.php

vendredi 9 novembre 2012

LE QUÉBEC ET LE DÉVELOPPEMENT DURABLE


LE QUÉBEC ET LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

L’amélioration se manifeste par le changement.

Le Québec peut être fier d’avoir eu, pendant 9 ans, un gouvernement qui a fait preuve d’ouverture face au développement durable : il a fait adopter à l’unanimité la Loi sur le développement durable (2006), il a amélioré les lois et règlements sur la gestion des matières résiduelles ainsi que les normes d’émissions de gaz à effet de serre pour les véhicules automobiles, etc. Bref, sur papier, nous avions une bonne équipe cependant la mise en œuvre et l’application de ces nouveautés législatives se sont avérées plutôt floues, voire même discrétionnaires. Bien qu’il ait disposé de tout le temps et la latitude nécessaire, le gouvernement aurait pu passer davantage de la parole aux actes.

Le nouveau gouvernement, quoique minoritaire, a démontré dès le début de son mandat une détermination remarquable à bien vouloir appliquer les trois piliers du développement durable. En effectuant un virage à 1800, cette nouvelle gouvernance prend le beau risque d’essayer de combler les besoins de la société québécoise sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs, et ce, autant au niveau environnemental, social qu’économique.

De prime abord, quel honorable cadeau que de sortir une nation du nucléaire! N’oublions pas que Gentilly-II a déjà généré des milliers de tonnes de déchets radioactifs entreposés sur place et dont la durée de vie dangereuse se calcule quelques fois en dizaines de milliers d’années. Une réfection estimée à 4,3G$ afin de préserver 800 emplois??? Le calcul est simple : 5 375 000$ par emploi sauvé! En avons-nous les moyens et surtout en avons-nous réellement besoin? Cette centrale, arrêtée depuis juillet dernier suite à de nombreuses fuites d’eau lourde, ne représentait que 3% de l’électricité québécoise.

Il faut également souligner la tout aussi responsable décision d’interdire toute exploration et exploitation du gaz de schiste. Ces activités auraient définitivement contaminé des quantités pharaoniques d’eau et mis du même coup en péril les sources d’approvisionnement en eau potable de la population autant en qualité qu’en quantité. Toutefois, puisque les problèmes de contamination déjà identifiés ailleurs dans le monde sont davantage liés à la technique d’exploitation qu’à la ressource elle-même, le moratoire imminent devrait, en plus d’interdire l’exploration et l’exploitation de cette ressource fossile, empêcher toute fracturation hydraulique sur le territoire québécois.

Que dire maintenant de la mine Jeffrey? Il faut se rappeler que le 18 janvier 2011 les directions de la santé publique (DSP) des 18 régions sociosanitaires du Québec répétaient à monsieur Clément Gignac l’existence du lien causal scientifiquement reconnu entre l’exposition à l’amiante chrysotile et l’incidence de l’amiantose, du mésiothéliome et du cancer du poumon. Combinée avec le désir de l’Organisation Mondiale de la Santé de bannir cette substance fibrogène et cancérogène, cette recommandation de la DSP aurait dû inciter l’ancien gouvernement à annuler la garantie de prêt de 58M$ promis à la mine. Et pourtant! Il a fallu attendre le changement de garde du 4 septembre dernier pour voir nos élus prendre cette décision, difficile certes, mais combien salvatrice pour tout humain digne de ce nom.

Du point de vue social, le nouveau gouvernement s’est empressé, à notre grand soulagement, d’écouter la position des étudiants, indignés par une augmentation sauvage de 75% des frais de scolarité en 5 ans et d’abroger la loi 12 qui, selon la Commission des droits de la personne, « portait atteinte […] aux libertés de conscience, d’opinion, d’expression, de réunion pacifique et d’association » énoncées dans la Charte. En conjuguant cette mesure à la disparition graduelle de la taxe santé de 200$ par année, il appert que nos élus cherchent vraiment à diminuer les inégalités sociales plutôt qu’à les exacerber.

Le poids de ces mesures sociales et environnementales sera assumé par la frange de la société civile la plus apte à le faire : les mieux nantis. Pour ceux et celles gagnant plus de 130 000$ par année, le taux d’imposition passerait de 24% à 28% tandis que pour ceux et celles dont le revenu annuel dépasse le quart de million de dollars, ce taux serait fixé à 31%.

En ajoutant ces mesures à une révision du calcul des redevances minières, on peut s’attendre à ce que ces annonces ne fassent pas l’unanimité. Combien seront-ils à revendiquer le titre de riches indignés? Aucune idée, mais ils seront sûrement moins nombreux que les étudiants du «printemps érable» et que les indignés du printemps dernier. Néanmoins, il ne faut pas sous-estimer le pouvoir qu’ont ces gens à conserver pour eux la richesse qui devrait être mieux répartie et surtout qui ne devrait pas provenir d’une détérioration éhontée de notre écosystème.

Quand un changement vise à améliorer le sort d’une majorité nécessiteuse au détriment d’une minorité déjà grassement sclérosée en respectant davantage notre écosystème, il mérite au moins d’être encouragé.

Marie-Claude Pelchat, philosophie CBA

Nicolas Rochette, mathématiques, CBA

mercredi 14 décembre 2011

Compléments sur la problématique de la langue au Québec

Pour tous ceux qui désirent réfléchir sur la problématique de la langue au Québec, il faut absolument ajouter au dossier les deux documents suivants.
Le billet de Jérôme Lussier:

Doléances pour un Québec dépassé
 
et la réplique de Jean-François Lisée: 
Félicitations pour un Québec décomplexé

Lisez les commentaires! Très intéressant!

***
Il ne faut pas avoir la tête dans le sable. Les jeunes sont totalement séduit par l'anglais comme véhicule culturel. Même en Beauce, lorsque je discute avec mes étudiants, j'ai souvent des commentaires qui s'articulent comme suit:
  1. Regarder The Price is right au canal V, c'est tellement «poche»! Vaut mieux voir la version originale en américain!
  2. Le cinéma américain bouffe le cinéma québécois, pâle copie du cinéma américain.
  3. La musique américaine est tellement meilleure que la musique québécoise.
  4. Les magazines anglo-saxons présentent les tendances - les magazines québécois sont en retard!
  5. Internet! WÔW! surtout en anglais!
L'attrait de l'anglais ne fait aucun doute. Et je comprends parfaitement que l'anglais est un véhicule extraordinaire pour accéder à la grande production culturelle américaine. Malheureusement, je trouve assez désolant d'associer la post-modernité à la langue anglaise - comme si l'univers post-moderne ne pouvait se vivre qu'en anglais. Comme si la mondialisation culturelle ne se faisait qu'en anglais.
Comme enseignant, ne serait-il pas opportun de sensibiliser davantage nos étudiants à la richesse de la production culturelle québécoise? Par exemple, j'ai réalisé que peu d'étudiants avaient vu Incendies! Peu d'étudiants connaissaient Riopelle. Même Gaston Miron n'est pas sur leur radar!  Sans dénier leur désir de participer à la grande mouvance post-moderne anglo-saxonne, n'avons-nous pas la responsabilité de leur montrer notre production culturelle? Je sens souvent dans le discours de plusieurs jeunes un jugement de valeur négatif de leur propre culture. Je les trouve un peu complexé... peut-être parce qu'ils connaissent peu notre production culturelle de qualité.
Michel Huot, sociologie, Beauce-Appalaches

lundi 28 novembre 2011

Les Québécois francophones auraient-ils renoncé à faire du français la langue commune du Québec?

La langue est politique au Québec.
Il faut replacer la problématique de la qualité de la langue écrite dans un contexte plus global. Nous savons que la question de la langue sera toujours pré-occupante pour un peuple peu nombreux immergé dans une mer anglophone.  La langue est politique au Québec tout simplement parce qu'elle établit un rapport de force entre deux groupes sociaux inégaux.

Et actuellement, nous sentons que le français recule ou du moins stagne. Plusieurs lumières rouges apparaissent sur le tableau de bord! Montréal revêt un caractère de plus en plus anglophone. On nomme à Ottawa un juge et un vérificateur général unilingues anglophones. Au Québec, ce n'est guère mieux. La Caisse de dépôt et placement du Québec nomme dans des postes stratégiques des unilingues anglophones; à la Banque Nationale, une autre institution francophone, un unilingue anglophone occupe un poste stratégique et exige de ses collaborateurs de comprendre la langue de Shakespeare. Et pour mettre la cerise sur le sundae, l'IRÉC a publié récemment une étude qui démontre que  «le poids du secteur public de langue anglaise au Québec représente 13,9 % du total, soit 5,2 points de plus que le poids démographique des anglophones (8,7 %)(1) Bref, une grande proportion des Québécois francophones se sentent assiégés et les faits semblent leur donner raison.

Dans les journaux, plusieurs journalistes s'en inquiètent : Facal au journal de Montréal, Descôteaux au Devoir, Lisée dans l'Actualité, Lagacé à la Presse, Breton au Soleil. Ils n'aiment pas du tout le glissement tranquille vers l'anglais. Soit dit en passant, il est très facile d'en faire un petit dossier de presse à présenter à vos étudiants  sur la problématique de la langue...

Pendant que ce sentiment d'aliénation gagne du terrain parmi les francophones, s'organisent-ils pour corriger la situation? Pas sûr. Fourbissent-ils leurs armes? Pas sûr. Auraient-ils abdiqué? La question se pose parce qu'il y a plusieurs indices comme quoi ils ont lançé la serviette.

Ainsi, par exemple, ils ont accepté que leurs enfants fassent une partie de leurs études primaires en anglais. D'ailleurs, d'ici quatre ans, tous les élèves inscrits en sixième année du primaire recevront la moitié de leur enseignement en anglais! Cette mesure n'a pas de contre-partie pour les petits anglophones. Ils n'auront pas à faire une partie de leurs études primaires en français! Serait-ce qu'ils sont plus bilingues que les francophones?

Le pire, je pense, c'est ce réflexe des jeunes de «switcher» à l'anglais dès que l'occasion se présente. C'est tellement «hot» l'anglais. Un anglo entre dans la pièce et les francos se mettent à parler anglais! Au centre-ville, lorsque vient le temps de magasiner sur Sainte-Catherine, on se fait servir en anglais et on ne se sent pas insulté! Il n'y a même plus d'indignation. Décidément, notre rapport à l'anglais est tordu! Le petit ouvrage de Christian Dufour à propos des Québécois et l'anglais est éloquent.
  
Même les corporations ne prennent plus la peine de respecter la loi 101. 

Pendant ce temps-là, l'État ne réagit pas. Le gouvernement libéral tergiverse - pour ne pas dire qu'il s'écrase!  Pourquoi le gouvernement libéral tergiverse-t-il? Parce qu'il montre lui-même la voie du bilinguisme officieux. En effet, le bilinguisme est devenu la politique «officieuse» de l'État québécois. For service in English press two... Même les manisfestations pour la langue ont un relent de folklore!  

Dans ce contexte, n'est-il pas légitime de penser que les francophones ont abdiqué. Je poserais même l'hypothèse qu'ils ont opté pour le bilinguisme en route vers l'assimilation tranquille.

Alors, si l'anglais gagne du terrain dans tous les aspects du quotidien des francophones, cela aidera-t-il à améliorer la qualité du français écrit de nos étudiants?  Et si les francophones d'origine abdiquent, quel message envoyons-nous au 50 000 immigrants qui s'installent au Québec à tous les ans? Vaut-il la peine d'apprendre cette langue, se demanderont-ils? Et puis, voyant le manque de volonté politique des francophones de maintenir le français comme langue commune, ils conclueront que ce n'est pas du tout nécessaire. Un simple Bonjour suffira pour faire sa vie au Québec. Les joueurs du club de hockey les Canadiens de Montréal (et les relationnistes de cette organisation) l'ont très bien compris. C'est quasiment insultant!

C'est sûrement le chantier le plus important à entreprendre :  le français doit être la langue de la place publique au Québec. Elle l'est de moins en moins - surtout à Montréal. Et les Québécois francophones ne semblent plus s'en soucier. Le rapport de force linguistique s'étiole en raison de la faiblesse de la communauté politique francophone. Les véhicules politiques canalisant les forces francophones ont tellement pris de l'âge qu'ils ressemblent aux bagnoles qui circulent à La Havane! 

Nous devenons de plus en plus une grosse minorité ethnique qui se comporte de moins en moins comme une nation. Fernand Dumont avait-il raison dans un des ouvrages les plus importants pour comprendre la question québécoise: Raisons communes? Il faut absolument relire ce petit ouvrage de 200 pages. Écrit il y a une quinzaine d'années, il n'a pas vieilli d'un iota! 

Michel Huot, sociologie, Beauce-Appalaches

 

lundi 21 novembre 2011

C'est lundi; on jase ... de la qualité du français de nos étudiants

Je viens de finir une grosse série de corrections d'un texte de 750 mots portant sur un sujet sociologique particulier. Je ne suis pas en mesure d'affirmer hors de tout doute que la qualité du français écrit diminue chez les étudiants collégiens mais j'en ferais une hypothèse de recherche à vérifier objectivement. Il me semble qu'il y a dégradation.


Je ne suis pas découragé mais inquiet! Je dirais que, dans mes groupes, environ un tiers des étudiants éprouve de sérieuses difficultés d'écriture. Ils ne font pas de paragraphes, font des fautes d'orthographe à la pelletée sans parler des fautes d'accord... Ils inventent une nouvelle orthographe à tous les 15 mots! J'ai remarqué des choses inquiétantes. Ainsi, plusieurs ne mettent plus de «e» muet à la fin des mots. Par exemple, islamiste est écrit islamist, propagandist, créationnist... C'est de l'anglais français, du franglais, je ne sais trop. L'anglais a tellement la cote! Des fois, j'ai l'impression que je suis ringard lorsque je parle de la qualité de la langue. Personne ne semble sans soucier. Tous le constatent mais, avec une certaine désaffection.

Non seulement la qualité de la langue me semble se dégrader, mais le fléau du plagiat s'étend aussi. J'ai facilement - sans me forcer, découvert 4 cas de plagiat flagrant parmi mes 155 copies.

***

Je suis inquiet de voir que 33% de mes étudiants écrivent très mal. En sciences humaines, l'écriture est INCONTOURNABLE. Tu gagnes ta vie en écrivant et en parlant correctement. Nous ne sommes pas dans la culture populaire mais bien dans la culture savante! Mon travail, comme enseignant, c'est de les sortir de leur culture première et de les introduire à la culture seconde! Et le véhicule de la langue (parlée et écrite) doit être maîtrisé.

Le pire là-dedans, c'est que j'insiste beaucoup sur la qualité de l'écriture et que je sanctionne fortement la mauvaise qualité du français écrit. Je soustrais 10% de la note finale mais de plus, dans ma grille de correction, j'alloue des points pour la structure du texte. En fait, je me permets d'enlever 15% à la note finale pour la qualité de la langue. Mais ces lourdes sansctions ne semblent pas déranger les étudiants. J'en conclus donc - et c'est pourquoi je suis inquiet, qu'une grande proportion des étudiants se foutent totalement de la qualité de la langue. Il ne semble pas y avoir beaucoup de motivation intrinsèque de leur part. Et c'est peu dire...

Que faire alors ?
  • Se doter d'une politique départementale de la qualité du français; (J'espère que tous les départements ont une telle politique.)
  • Convaincre tous les profs qu'il faut être très sévère dans les corrections; (C'est un travail plus difficile à faire qu'on croit.)
  • Tenir un discours ferme sur la nécessité de savoir écrire;
  • Forcer les étudiants en difficulté de fréquenter le Centre d'aide en Français (CAF);
  • Tenter de les convaincre de la nécessité de bien écrire afin qu'ils se motivent eux-mêmes en leur for intérieur;
  • Se questionner sur la séquence des cours de français au niveau collégial. Ne devrait-on pas introduire dans la grille horaire un cours de grammaire française ?
Dans mon cégep, le Cégep Beauce-Appalaches, nous avons introduit dans la séquence des cours de français un cours de mise à niveau connu sous l’appellation «Ateliers de grammaire». Cette formule connaît un succès certain mais la problématique de la motivation des étudiants demeure entière. Je vous invite d'ailleurs à consulter ici la réflexion qu'a menée une prof de français du collège à propos de ces Ateliers. 

***

N'ayez pas peur de nous confier vos pratiques d'amélioration de la qualité de l'écrit. Chaque collège a sa façon d'aborder ce problème. Le malheur, c'est qu'on connaît mal toutes ces pratiques.  Quant à mes collègues anglophones, devez-vous aussi gérer la problématique de l'écriture de la langue? Du côté de Molière, c'est difficile; qu'en est-il du côté de Shakespeare?
***

Michel Huot, sociologie, Beauce-Appalaches

jeudi 3 novembre 2011

Le monde en stats ou les stats du monde

Pour ceux qui n'ont pas encore vu le worldometers! Ça fait réfléchir! Tous ces algorythmes qui défilent à des vitesses variables.


Cliquez pour consulter

Avec ces stats, on constate jusqu'à quel point le modèle de développement actuel est difficilement soutenable : la production de télévisions, téléphones cellulaires, voitures, l'exploitation pétrolière et gazière, tout cela ne pourra pas durer! Mais avec les dépenses militaitres, on le soutient! Et durant ce temps-là, les émissions de gaz carboniques explosent!

 Les dépenses pour la vente illégale de drogue m'impressionnent! C'est immoralement très payant! 



jeudi 27 octobre 2011

Concours Salvador Allende

Entre 1970 et 1973, Salvador Allende a été le président du Chili.  Pendant ses trois années au pouvoir, son gouvernement a pris diverses mesures visant à démocratiser la société chilienne, diminuant les inégalités, redistribuant la richesse, stimulant la participation des travailleurs dans leurs lieux de travail, nationalisant une partie très importante des richesses naturelles du pays et rendant l’éducation supérieure de plus en plus accessible.  Le but du président Allende était de former une société socialiste en suivant la voie démocratique, une expérience unique dans l’histoire mondiale; cependant, cette expérience devait tourner court à cause du coup d’état qu’avaient orchestré les militaires et les civils qui s’opposaient à son projet au Chili, et qui avait été directement appuyé par les États-Unis.

Malgré les années écoulées et les changements qui ont eu lieu dans le monde depuis 1973, ceux et celles qui ont connu de près ou qui ont vécu la période d’Allende pensent que les objectifs et les réalisations de son gouvernement jouissent encore d’une grande signification aujourd’hui.  Ils croient que dans un monde fortement marqué par les inégalités et par les ratés du système capitaliste, son projet mérite d’être connu par les nouvelles générations.

C’est ainsi que la Fondation Salvador-Allende-Montréal fut créée à Montréal en 2008.  Il s’agit d’un organisme sans but lucratif consacré à maintenir la mémoire de l’ancien président du Chili et à promouvoir le sens et la portée de sa conception d’un projet de société plus juste.  Elle a été mise sur pied pour aider à récolter les fonds permettant de financer en partie le monument qui a été érigé au Parc Jean-Drapeau de l’île Notre-Dame et inauguré en septembre 2009.  Depuis ce temps, elle organise diverses activités qui correspondent à son mandat.  André Jacob, ancien professeur de travail social à l’UQAM, en est le président.
Cette année, à l’occasion d’une nouvelle commémoration du coup d’état de 1973 au cours duquel Salvador Allende perdit la vie, il y a de cela 38 ans, la Fondation lance une nouvelle initiative, un concours dont voici le sujet :

« Le projet du gouvernement de Salvador Allende au Chili et son actualité aujourd’hui »
Le concours s’adresse à tous les étudiants et étudiantes inscrits dans les Cégeps et les universités du Québec et d’ailleurs au Canada.  Les participants doivent rédiger un essai (de 10 à 15 pages pour les étudiants du niveau collégial, de 15 à 20 pages pour ceux de niveau universitaire, double interligne, Times New Roman 12) portant sur un ou sur plusieurs aspects du sujet proposé.  Un document incluant la définition détaillée du sujet, des pistes d’étude et une bibliographie est disponible sur demande.
Les participants ont jusqu’au 31 mai 2012 pour faire parvenir leur texte aux organisateurs du concours.  Les résultats seront rendus publics en septembre 2012.  Il y aura un premier prix dans chacune des deux catégories (collégial et universitaire); il s’agira d’un billet d’avion pour le Chili afin de permettre aux récipiendaires d’approfondir leur connaissance de la réalité de ce pays.  Il y aura aussi des prix pour les travaux se classant en deuxième et troisième place.  Il est possible que les meilleurs travaux soient publiés.

Pour plus d’information, pour se procurer le document et pour envoyer les travaux de niveau universitaire, s’adresser à José del Pozo, professeur, dép. d’histoire, UQAM, del_pozo.jose@uqam.ca ou josedelpozo@hotmail.com . 

Les participants au niveau collégial peuvent s’informer et envoyer leurs travaux à :

Juan Carlos Aguirre, professeur de sociologie, Collège du Vieux-Montréal,  jaguirre@cvm.qc.ca
Caroline Dawson, professeure, Collège Edouard-Montpetit, caroline.dawson@college-em.qc.ca
Manuel Sepúlveda, professeur, Collège Edouard-Montpetit, manuel.sepulveda@college-em.qc.ca

La Fondation Allende remercie le département de sociologie du collège du Vieux-Montréal, le département de sociologie et d’anthropologie collège Edouard-Montpetit et l’Association des professeurs d’histoire des cégeps du Québec pour leur collaboration à la divulgation de ce concours.


Juan Carlos Aguirre, professeur de sociologie, Collège du Vieux-Montréal, jaguirre@cvm.qc.ca 


jeudi 29 septembre 2011

Nos étudiants manquent de culture générale. Que faire?

Il n'y a pas un enseignant qui n'a pas une anecdote à raconter à propos de la pauvreté culturelle de ses étudiants. Parmi les classiques :
  • Lionel Groulx, c'est une station de métro, ça?
  • RobertBourassa, c'est pas une autoroute, ça?
  • La capacité d'exprimer une idée qui finit souvent par : t'sé veux dire..., genre...
  • C'est quoi ça l'holocauste?
  • «Cautionner»? Ça veut dire quoi ça?
  • Dans un texte : «Ils ont découvert le poteau rose.»
  • Les peintres les plus célèbres sont Mickey l'ange et Homard de Vinci.
  • Les Égyptiens transformaient les morts en momies pour les garder vivants.
Dans un rapport  rédigé par  un groupe de travail sur l’intégration des élèves issus du programme de formation de l’école québécoise remis au comité-conseil du programme d’études préuniversitaires sciences humaines et reçu par la DÉC, on souligne les difficultés associées à la maîtrise de la langue et à une culture générale déficiente. Suite à un sondage mené dans le réseau collégial, enseignants et coordonnateurs soulignaient que le Renouveau pédagogique n'avaient décidément pas résolu ce problème.

Aux yeux des enseignants, les collégiens manquent de culture générale. Le constat est clair - et sans appel. On peut définir la culture générale comme «un réseau de connaissances que l'individu s'est construit à partir de ce qui est digne d'être retenu dans les arts et les lettres, dans les savoirs scientifiques et techniques et parmi les événements d'hier et d'aujourd'hui.»

Alors, comment redresse-t-on la situation? Comment nous y prenons-nous comme institution pour enrichir la culture générale de nos étudiants? Faire écouter de la musique en classe, lire des extraits d'oeuvres littéraires, visionner des extraits de films classiques, présenter des chef-d'oeuvres des arts visuels? Présenter des portraits de personnages historiques célèbres? Je crois qu'il faut penser sérieusement à des moyens de doter les étudiants d'une culture générale plus riche.



paru aux PUL en 2002.
 Au début des années 2000, deux enseignants (Messieurs Baril et Péloquin) avaient élaboré un questionnaire pour mesurer le niveau de culture générale des étudiants de niveau collégial. Exercice intéressant qui les avait mené à de bonnes réflexions sur ce qu'est la culture générale.

Pour la discussion :


Si vous avez le goût de faire passer le petit test à vos étudiants: