dimanche 9 juin 2019

Pour une compétence en histoire moins restrictive


Dans le cadre du processus de consultation sur le projet de programme d’études Sciences humaines, le RSHCQ publie les textes, commentaires et propositions de ses membres autour d’enjeux concernant l’actualisation du programme.

Voici un nouveau texte sur la compétence d’initiation en histoire nord-américaine, en remplacement de la compétence en histoire de la civilisation occidentale.

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Tel que suggéré lors de l’assemblée générale annuelle du RSHCQ, je vous transmets mon plaidoyer qui tente de vous convaincre que, lorsque vous serez consultés dans vos cégeps au sujet de la révision du programme, vous devriez demander que la compétence en histoire soit moins prescriptive en termes de contenu enseigné.

Je vais expliquer pourquoi je pense que cela serait bénéfique, non seulement pour les profs d'histoire, mais aussi pour tout le programme et pour les étudiants.

1) Manque d'uniformité

La compétence d'histoire est beaucoup plus prescriptive par rapport aux contenus enseignés que les autres compétences de SH.

Comparaison

A) Expliquer des bases économiques de la gestion des ressources en société.
B) Expliquer des déterminants psychologiques du comportements humain et des processus mentaux.
C) Expliquer des fondements de l'histoire nord-américaine en relation avec le contexte mondial.

Solution ?

Laisser les profs libres de décider quels contenus sont plus à même de supporter l'enseignement de la compétence. Ce concept existe déjà, par exemple, en éducation physique (plusieurs sports peuvent mener à la même compétence) et en littérature anglaise et « humanities » dans les cégeps anglophones.

Avantages

Les profs utilisent leur secteur d'expertise = cours plus riches, plus intéressants = meilleure formation et rétention des étudiants et meilleure publicité pour le programme.

2) Perte immense dans la richesse de la formation reçue.

- Histoire de deux périodes (Antiquité et Moyen Âge) et d'un continent (Europe) presque complètement évacués. Ceux-ci sont fondamentaux à la compréhension de notre société actuelle.

3) Intérêt pour le programme de Sciences humaines (inscriptions, tâche...)

- Chose #1 dont les étudiants sont tannés d'entendre parler en histoire (selon eux): histoire du Québec et du Canada. Un cours portant sur l'histoire de l'Amérique du Nord va être perçu comme étant encore la même chose (peu importe la réalité).

- Les Milléniaux (nos étudiants en ce moment) aiment avoir des choix et se sentir uniques ! Une plus grande variété de cours parmi lesquels ils peuvent choisir ce qui les intéresse le plus (en histoire par exemple) viendrait accroître leur intérêt pour le programme.

Conclusion

La compétence en histoire manque d'uniformité par rapport aux autres compétences de SH, est trop prescriptive au niveau des contenus et risque de réduire l'intérêt pour le programme de SH.

Suggestion de reformulation de la compétence (à travailler):

« Expliquer l'importance d'une ou plusieurs période(s) ou thématique(s) historique(s) dans la construction de la société actuelle. »

Sur ce, bonne réflexion !

Laurence Messier, Collège Champlain St-Lambert 

1 commentaire:

  1. Je suis plutôt d'accord avec ce point de vue. Je le véhiculerai lors des discussions au sein de mon comité de révision de programme. Merci.

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