Bonjour à tous !
Le 2 juin dernier s'est déroulée notre journée d'étude sur le thème "Les sciences humaines dans les collèges: une place à prendre et à défendre", au Cégep Marie-Victorin, à Montréal. Plus d'une trentaine de personnes y ont assisté.
À titre de conférencière, Louise Corriveau, ex-enseignante en sociologie au Collège Édouard-Montpetit, s'est intéressée de près au parcours des étudiants en Sciences humaines au collégial (présentation PwP). Alors que la présence et la diplomation des étudiants de cégep - et en l'occurrence des étudiantes - se sont accrues au fil du temps, le profil des étudiants en Sciences humaines demeure toutefois plus faible (moyenne générale au secondaire, réussite des cours, etc.) que dans les autres programmes. Les Sciences humaines représentent pourtant près d'un étudiant sur deux au secteur préuniversitaire et plus du quart des étudiants dans les collèges. Malgré des taux de réussite inférieurs aux autres programmes, les Sciences humaines conduisent néanmoins leurs étudiants à l'université: près de 40% des universitaires sont issus de notre programme.
Face à ces constats, Louise Corriveau a rappelé à quel point il importe de rehausser la réputation et la valeur des études Sciences humaines. "Il faut en finir, dit-elle, avec l'orientation par défaut" et "regrouper des étudiants qui veulent être en Sciences humaines". Pour y parvenir, cela implique de valoriser davantage le "projet universitaire", de démontrer aux étudiants en quoi ils vont tirer profit d'une solide formation en Sciences humaines, non seulement sur le plan des connaissances et de la méthodologie, mais également en insistant sur le caractère "appliqué" de nos champs d'études respectifs à l'université. Les études universitaires en relations industrielles, en environnement, en criminologie, en éducation, etc. constituent en quelque sorte des "sciences humaines appliquées" que nous gagnons à faire connaître à nos étudiants. Leur motivation et leur implication quant à la réussite de leurs études y seront étroitement associées, estime Louise Corriveau.
La valorisation des Sciences humaines peut aussi aller au-delà du programme d'études et de ses perspectives universitaires. En ce début de 21e siècle, explique-t-elle, les enjeux et les problématiques actuelles, tant locales qu'internationales, la participation aux débats publics et l'exercice de sa citoyenneté exigent de tous les étudiants une solide culture générale. Or, en l'absence des sciences humaines (économie, histoire, géographie, politique, sociologie, etc.), la formation générale actuelle offerte au collégial demeure nettement incomplète. "Les sciences humaines sont un élément essentiel de la culture générale de ce siècle", conclut notre conférencière invitée.
vendredi 18 septembre 2015
mardi 26 mai 2015
Pourquoi mobiliser les sciences humaines ?
Chers professeurs de sciences humaines,
Le mardi 2 juin, l’objectif premier de notre
journée d'étude est de discuter de la place des sciences humaines dans les
cégeps. Cependant, une refonte du programme de Sciences humaines s’amorcera
vraisemblablement en 2017. Cette importante opération devrait nous interpeller
dès maintenant. Si le fonctionnement actuel du ministère est maintenu, il n’y
aura pas eu de réunion du Comité provincial d’enseignants depuis 2013.
Dans ces conditions, qui détiendra une vision
globale du programme de Sciences humaines du réseau collégial ? Qui sera prêt à
participer à cette réflexion et à proposer des modifications pertinentes pour
ce programme ? La façon de fonctionner du ministère pour penser ses refontes de
programme est fort discutable… En outre,
une discussion large et inclusive est certes préférable à une formule du type
«comité restreint». Nous sommes très certainement les mieux placés pour y
travailler ! Alors ensemble, collectivement, nous devons nous y préparer !
Venez nous aider à réfléchir à l’avenir de cet important programme mardi
prochain, au Cégep Marie-Victorin !
Au plaisir de vous voir ou de vous revoir !
Claire Denis,
Professeure de sociologie (Cégep de Sherbrooke)
Présidente du RSHCQ
Présidente du RSHCQ
lundi 25 mai 2015
Assemblée générale du RSHCQ et journée d'étude le 2 juin: dernier rappel !
Il est encore temps de
vous inscrire à la journée d'étude du 2 juin prochain !
Cette journée se tiendra au
salon Mode du Cégep Marie-Victorin, veuillez svp vous rendre à
l'entrée du pavillon Fernand-Dumont (Triest R). Le
stationnement sera gratuit !
Inscription: http://goo.gl/forms/74oLHBNouo
(inscription à l'avance: 40$; inscription sur place: 50$)
Cégep Marie-Victorin: http://www.collegemv.qc.ca/fr-CA/Accueil/entete/transports/index.aspx
La journée d'étude s'amorcera à 10h et sera suivie de l'assemblée générale annuelle du RSHCQ, à 13h15.
09h15 – Accueil au pavillon Fernand-Dumont (Triest R).
10h00 – Ouverture de la journée d’étude du RSHCQ.
10h15 – Conférence de Louise Corriveau sur la place et les défis des sc. hum. dans les collèges.
10h45 – Période de questions.
11h00 – Plénière sur les enjeux et questions prioritaires quant à la place des sc. hum. dans les collèges.10h00 – Ouverture de la journée d’étude du RSHCQ.
10h15 – Conférence de Louise Corriveau sur la place et les défis des sc. hum. dans les collèges.
10h45 – Période de questions.
12h15 – Dîner offert par le RSHCQ.
13h15 – Assemblée générale annuelle du RSHCQ.
15h00 – Cocktail de clôture.
Voici l'avis de convocation et l'ordre du jour proposé pour
l'assemblée générale:
1. Lecture et adoption de l’ordre du jour (par la présidente
du RSHCQ).
2. Nomination d’un-e président-e d’assemblée.3. Adoption du procès-verbal de l’assemblée générale annuelle du 11 janvier / 12 juin 2013.

4.1. Blogue du RSCHQ et liste d’envoi.
4.2. Page Facebook.
4.3. Logo et identité visuelle du RSHCQ.
5. Propositions.
5.1. Cotisation annuelle proposée par le C.A.: 25 $.
5.2. Projet de concours étudiant proposé par le CA du RSHCQ.
5.3. Autre(s) proposition(s).
6. Présentation du rapport annuel (par la présidente du RSHCQ).
7. Adoption du bilan financier (par le trésorier du RSHCQ).
8. Avis de motion: modification aux statuts et règlements; amendement de l'article 13.4.
(actuellement) « Les élections aux postes à la présidence et à la vice- présidence se font à la majorité absolue des membres présents à l’assemblée générale et les deux (2) autres membres sont élus sans égard à leur fonction respective; ils se répartissent les titres et responsabilités au sein du C.A. qui les fait connaître ultérieurement aux membres. »
(proposition) « Les élections au C.A. ont pour objectif de pourvoir entre 4 et 9 sièges afin de favoriser une large représentation des disciplines des sciences humaines:
- 1 poste à la présidence (élection à la majorité absolue des membres présents à l’assemblée générale);
- 3 à 8 postes additionnels (élection à la majorité simple des membres présents à l’assemblée générale), sans égard à leur fonction respective (ils se répartissent les titres et responsabilités – tels vice-président, secrétaire, trésorier, etc. – au sein du C.A. qui les fait connaître ultérieurement aux membres). »
9. Avis d’élections: pour la composition du C.A. (sous réserve des modifications ci-dessus).
9.1. Nomination de membres de l’assemblée pour remplir les fonctions suivantes: présidence d’élection, secrétaire, scrutateur et greffier.
9.2. Élection à la présidence du CA: appel de candidatures.
9.3. Élection de 3 à 8 membres au C.A: appel de candidatures.
10. Questions diverses.
mardi 12 mai 2015
Le 2 juin prochain, journée d'étude du RSHCQ !
Sur le thème «Les sciences humaines dans les collèges: une place à prendre et à défendre», la journée d’étude du RSHCQ sera l’occasion de recevoir Louise Corriveau, professeure de sociologie (récemment retraitée) du Cégep Édouard-Montpetit.
Elle nous proposera son analyse et son point de vue critique des défis reliés à la situation actuelle des sciences humaines dans le réseau collégial. Ses réflexions devraient nous interpeller tous, peu importe notre discipline d’attache... Par la suite, des échanges et discussions se poursuivront autour d’enjeux prioritaires visant à défendre et renforcer la place des sciences humaines dans les cégeps.
Les sciences humaines ont grand besoin d’une attention particulière… À nous tous d’en faire notre affaire... comme en témoigne le texte de Claire Denis: «Qui veille sur les sciences humaines dans le réseau collégial ?» (voir ci-dessous).
Horaire de la journée d'étude du 2 juin au Cégep Marie-Victorin
9h15 – Accueil.
10h – Ouverture de la journée d’étude du RSHCQ.
10h15 – Conférence de Louise Corriveau* sur la place et les défis des sc. hum. dans les collèges.
10h – Ouverture de la journée d’étude du RSHCQ.
10h15 – Conférence de Louise Corriveau* sur la place et les défis des sc. hum. dans les collèges.
10h45 – Plénière sur les enjeux et questions prioritaires quant à la place des sc. hum. dans les collèges.
12h15 – Dîner offert par le RSHCQ.
13h30 – Assemblée générale annuelle du RSHCQ.
15h – Cocktail de clôture !
12h15 – Dîner offert par le RSHCQ.
13h30 – Assemblée générale annuelle du RSHCQ.
15h – Cocktail de clôture !
* Professeure retraitée du Département de sociologie au Cégep Édouard-Montpetit, Louise Corriveau est l’auteure d’articles, de rapports de recherche et d’ouvrages sur les questions pédagogiques et l’enseignement collégial.
Question ou information ? rshcq@collegemv.qc.ca
Qui veille sur les sciences humaines dans le réseau collégial ?
La préoccupation du rayonnement et de la défense du programme de Sciences humaines a d’abord été soulevée par le comité d’enseignantes et d’enseignants des sciences humaines et a donné naissance au RSHCQ en 2011. Le comité d’enseignantes et d’enseignants avait, pour sa part, été mis sur pied dans la foulée des changements significatifs apportés au programme au début des années 1990 (ajout des cours du tronc commun en méthodologie et des trois cours disciplinaires obligatoires, entre autres). M. Maurice Angers, à l’occasion d’une journée d’étude du RSHCQ, mentionnait d’ailleurs qu’il a fallu des années (plus de 10 ans !) de discussions et de collaboration entre des représentants des disciplines des sciences humaines pour réformer le programme et tenter de l’uniformiser. On reprochait notamment à ce programme une diversité de cours si grande que cela finissait par lui faire perdre sa crédibilité... Plus tard, l’introduction d’une sorte de séquence (suivre un cours d’introduction disciplinaire avant de pouvoir accéder aux étapes suivantes par exemple) visait aussi une plus grande cohérence de ce parcours collégial.
Bref, pour bonifier et défendre ce programme, pour veiller à ce qu’il ait sa juste part des ressources collégiales, il est essentiel de nous coordonner et de mettre en place des mécanismes de discussions pour tenter de nous donner une vision commune. Les réunions annuelles du comité d’enseignantes et d’enseignants, qui font partie des mécanismes habituels de consultation du ministère, ont été mises en suspens pour un temps indéterminé. Alors qui se charge présentement de « monitorer » l’état de santé de ce programme ? Il y a bien quelques associations disciplinaires qui offrent un certain point de vue sur le réseau, mais elles ont d’abord pour mission de s’occuper de leur propre discipline. Il y a aussi les cadres de nos cégeps et leur fédération ou le ministère qui peuvent aussi s’en préoccuper. Tous ces acteurs sont sans doute très bien intentionnés et soucieux du sort des sciences humaines et ils vous inspirent probablement une grande confiance, mais aucun d’eux ne donne de signes d’activité présentement...
Le programme de Sciences humaines est complexe. Il est caractérisé par de nombreuses disciplines ayant chacune leurs forces et par un lot d’étudiantes et d’étudiants avec des caractéristiques parfois lourdes à porter. C’est un programme qui coûte relativement peu cher, qui contribue à soutenir les nombreux petits programmes des cégeps et à rendre possible leur présence sur l’ensemble du territoire québécois. Mais en dehors de ce rôle de « vache à lait », les sciences humaines n’ont-elles pas autre chose de fondamental à offrir ? Quel est leur apport aux savoirs et aux compétences intellectuelles des cégépiens que l’on pourrait qualifier d’incontournable ? Quelle contribution spécifique apportent-elles à l’édifice éducatif québécois ? Le défunt cours d’histoire du Québec au collégial ne constituait-il pas un cas de figure de ce qui aurait pu être qualifié de contribution indispensable au système d’éducation ?
Si ce programme est important, comment expliquer que nous ayons de la difficulté à avoir deux ou trois professeurs dans certaines disciplines, voire un seul parfois dans les petits cégeps ? Est-ce qu’il se peut que ce programme n’ait pas sa juste part des ressources globales ? Dans certains cégeps, surtout les cégeps composés de nombreux programmes techniques, on envie parfois certaines disciplines, psychologie généralement et sociologie parfois, parce qu’elles ont la chance d’avoir une place dans d’autres programmes collégiaux. Mais dans les cégeps francophones, ce sont les cours complémentaires qui devaient permettre aux disciplines de rayonner en dehors des sciences humaines. Ils sont la seule voie d’accès à un bassin plus large d’étudiants. Au fil du temps, la réduction du nombre de cours complémentaires a eu pour effet de confiner davantage les sciences humaines à leur programme d’attache. La FNEEQ a calculé que les sciences humaines donnaient environ 18 % des cours complémentaires¹. Est-ce une juste part pour ce programme qui compte pour environ 30 % de la population étudiante ? Que dire des disciplines de la formation générale qui, dans certains cégeps, ont l’autorisation d’offrir des cours complémentaires ? Comment est-ce possible dans l’esprit même de cette catégorie de cours ? Combien d’anomalies de ce type est-il possible de recenser dans le réseau ? Combien de situations frustrantes subissons-nous chacun dans notre institution ? Faut-il mener une bagarre dans chacun des cégeps ? Quelle est notre analyse des causes de ces situations ? N’avons-nous pas pris l’habitude de penser sur une base locale, ou pire strictement disciplinaire, plutôt que d’envisager l’aspect systémique des choses ? Sommes-nous satisfaits du programme actuellement ? N’y aurait-il pas des choses à repenser ou des succès à partager ?
Une dernière question mérite d’être soulevée: celle de la qualité de la formation en Sciences humaines. D’abord, à quel autre programme peut-il se comparer et, dans le modèle actuel, est-ce que les étudiantes et étudiants reçoivent une formation et un suivi d’une qualité comparable à celle des autres programmes collégiaux ? Le simple écart entre le nombre d’étudiants suivis par un professeur en Sciences de la nature et un professeur en Sciences humaines devrait nous faire réfléchir. En outre, si l’on estime que cette population étudiante est mal servie par le système actuel, qu’en est-il en période de compression ?
Le RSHCQ s’est donné pour mission de veiller sur les sciences humaines et de les valoriser dans le réseau collégial et auprès de la population en général. Les problèmes de ce programme s’expliquent largement de manière structurelle et systémique et cela met généralement en cause des décisions (ou le vide…) qui relèvent du niveau provincial. Au local, la marge de manœuvre des cégeps ne leur permet pas vraiment de s’attaquer à des problèmes de ce type et, généralement, quand on cherche à corriger des situations, le programme de Sciences humaines est ramené sur le même pied que tous les autres programmes...
Sans comité d’enseignantes et d’enseignants pour prendre le pouls du réseau au moins une fois l’an, le rôle du RSHCQ devient essentiel. Or les quelques bénévoles du Réseau ne peuvent assumer seuls cette tâche ! Qui veille sur les sciences humaines ? Si ce n’est pas à nous d’y voir, il n’y aura probablement personne de vraiment compétent pour le faire.
Claire Denis
Professeure de sociologie (Cégep de Sherbrooke)
Présidente du RSHCQ
1. FNEEQ CSN. COMITÉ ÉCOLE ET SOCIÉTÉ, Rapport d’analyse relatif à l’introduction d’un cours d’histoire du Québec contemporain au collégial, déc. 2013, p. 35.
vendredi 17 avril 2015
Journée d'étude du RSHCQ le 2 juin 2015 !
LES SCIENCES HUMAINES DANS LES COLLÈGES: UNE PLACE À PRENDRE ET À DÉFENDRE !
C'est sur cette thématique que se tiendra la journée d'étude du RSHCQ le 2 juin prochain, au Cégep Marie-Victorin*, à Montréal. L'assemblée générale annuelle complétera cette journée.
Voici un aperçu des enjeux et questions qui pourront être abordés:
- La place des sciences humaines en formation générale ? Dans les cours complémentaires ? Par rapport à philosophie et littérature ? Dans quels buts ?
- La révision du programme par le Ministère ? Les libellés de compétences seulement ?
- Les niveaux de compétence (Initiation, Application, Approfondissement, Enrichissement) ? Pertinents et utiles ou complexes et contraignants ?
- La gestion multidisciplinaire du programme (départements multiples, etc.) ? Dynamique entre les départements ? Rôle du Comité de programme ?
- La diversité des profils en Sciences humaines ? Enrichissement ou éclatement de sciences humaines ?
- Les cours multidisciplinaires ? Pertinence, mode de répartition, réussites en classe ?
- La place des disciplines contributives en Sciences humaines ? La place de la biologie ? Des MQ avancées ? Par rapport à d’autres programmes pré-universitaires ?
- La valorisation des sciences humaines ? L'image des sciences humaines ? Les bons coups, les succès ?
Pour s'inscrire: http://goo.gl/forms/74oLHBNouo
Plus de détails suivront prochainement concernant le contenu de cette journée, ses invités, etc.
Pour toute question ou information: rshcq@collegemv.qc.ca
* Cégep Marie-Victorin (7000, rue Marie-Victorin, Montréal, H1G 2J6)
Pour s'y rendre: http://www.collegemv.qc.ca/fr-CA/Accueil/entete/transports/index.aspx
jeudi 9 avril 2015
Concours de la Société des Études Anciennes du Québec et de la Fondation Humanitas (édition 2014-2015)
Promouvoir
les études anciennes
Dans le but de promouvoir les études
anciennes et de sensibiliser les étudiant-e-s des cégeps aux richesses des
civilisations anciennes, la SÉAQ et la Fondation Humanitas organisent chaque année un concours visant à primer les
deux meilleurs travaux réalisés dans le domaine des études anciennes au cours
de l’année scolaire.
Modalités : il s’agit pour les
professeur-e-s dispensant un enseignement touchant à l’histoire ancienne au
niveau collégial de sélectionner les meilleurs travaux qui leur sont remis dans
le cadre d’un cours (civilisations anciennes, histoire, philosophie, etc.) et
d’en envoyer une copie (en format papier ou électronique) au plus tard le 5
juin 2015.
Tous les étudiant-e-s des cégeps peuvent
participer à ce concours, y compris ceux qui ont déjà remporté des prix. Les
travaux seront dépouillés de toute identification nominale et soumis à un
comité formé de plusieurs professeurs qui choisira les deux travaux auxquels
seront attribués le Prix Humanitas
(300$) et le Prix SÉAQ (300$). Les
prix sont attribués en certificats cadeaux dans une librairie de la région où
habitent les gagnants.
Il n’y a
pas que la dissertation !
Afin de se conformer aux nouvelles
réalités de l’enseignement au collégial, la Fondation Humanitas et la SÉAQ acceptent désormais les projets moins
conventionnels, tels que des projets de création littéraire, vidéo,
journalistiques, de même que les projets réalisés dans le cadre des cours de
fin de programme (Activité d’intégration,
Démarche d’intégration des acquis en sciences humaines, etc.),
qui ont pour thème un aspect de l’Antiquité et ont été élaborés grâce à une
recherche de fond. Les dissertations sont évidemment toujours bienvenues !
Les critères de correction sont
essentiellement la recherche et le contenu, mais la maîtrise du discours et la
qualité de la langue sont aussi des facteurs déterminants. La décision du jury
est sans appel. Les résultats sont annoncés au mois d’octobre suivant et les
prix remis peu après. Aucun travail ne sera retourné aux participant-e-s, à
moins que ces derniers ne fournissent une enveloppe-réponse suffisamment
affranchie. Les travaux doivent être soumis par les professeurs. Chaque
professeur peut soumettre plus d’un travail.
Responsable
du concours 2014-2015 :
Marie-Pierre
Bussières
Département
d’études anciennes et de sciences des religions
Université
d’Ottawa
55, av.
Laurier Est
Ottawa
ON K1N 6N5
jeudi 19 février 2015
Les prochains Jeux de sciences humaines auront lieu les 11 et 12 avril 2015 au Collège Montmorency

Pour en savoir plus: http://www.cmontmorency.qc.ca/activites-et-services-aux-etudiants/jeux-de-sciences-humaines/jeux-sh
mercredi 7 janvier 2015
mardi 9 décembre 2014
Développement social ou développement économique?
Le billet qui suit a été rédigé dans le cadre d’une série de textes portant sur l’austérité, publié dans un bulletin syndical local (SPEC-CSN Sherbrooke). Cette réflexion sur les effets des compressions gouvernementales a amené le RSHCQ à se demander quelles en seraient les répercussions sur la population étudiante du programme Sciences humaines du réseau collégial. Nous savons qu’une portion significative des étudiantes et étudiants qui poursuivent des études dans ce programme sont parmi les plus vulnérables des collèges. Nous savons également que les ressources consenties à ce programme le placent d’emblée parmi les moins nantis. Nous pensons que les compressions actuelles risquent de l’affecter durement et de le fragiliser davantage. Aussi, nous vous demandons de nous faire connaitre comment les compressions actuelles et le sous-financement du réseau affectent directement le programme Sciences humaines dans votre collège. Nous vous reviendrons sur ce sujet en janvier.
Développement social ou développement économique?
Le contexte actuel, qualifié de période d’austérité, se justifie selon le gouvernement libéral par la dette trop élevée qui sera léguée à la prochaine génération et par l’idée de redonner aux entreprises la marge de manœuvre dont elles ont besoin pour relancer l’économie. Cette réduction de la dette et des dépenses publiques semble aussi avoir pour cible la réduction du rôle et de la taille de l’État dans la société québécoise. Elle vise probablement aussi à satisfaire les agences de notation pour éviter une décote de crédit qui augmenterait les taux d’intérêt à payer sur la dette. Cette approche conservatrice de la gestion des finances publiques pose en principe que les dépenses gouvernementales constituent une perte nette, un peu comme si on achetait une automobile ou de la nourriture. Pourtant, ces déboursements publics ont un effet multiplicateur positif reconnu. Ils créent de l’emploi et soutiennent l’économie, tel que le démontre la célèbre théorie keynésienne. Parmi les défenseurs d’une approche non interventionniste de l’État, on entend souvent dire que, pour partager la richesse, il faut d’abord la produire et que, le développement économique est une condition nécessaire à une société où chacun peut s’y faire une place, selon ses capacités et au mérite de ses efforts. Et si c’était le contraire? Si le développement social précédait le développement économique et si la création de la richesse devait absolument être accompagnée d’un excellent système d’éducation, obligatoire et accessible, en plus de mesures de réduction des inégalités sociales? Est-il possible de se développer économiquement sans la présence d’une population scolarisée?
Indicateurs du développement social et économique
La question de l’apport du système d’éducation au développement en amène plusieurs autres, dont celle du lien entre la scolarisation, l’entrepreneuriat et l’innovation (1); et celle du lien entre le développement économique et le développement social. Mais qu’est-ce que le développement social et est-il possible de se développer « socialement » sans avoir atteint un certain niveau de richesse? Pour mesurer le niveau de développement social, divers indicateurs ont été mis au point par différentes organisations. Il existe le coefficient de GINI (2), un indicateur synthétique des inégalités de revenus; le Gender Gap (3) qui se penche sur les inégalités de genre; la courbe de Lorenz (4), qui mesure le partage de la richesse et l’indice de développement humain (IDH) (5) qui tient compte de paramètres comme l’accès à l’éducation, l’égalité des sexes, la santé, les soins envers les groupes plus vulnérables (personnes âgées, malades, handicapées...) et les libertés individuelles. Le Bhoutan a fait le choix étonnant de tenter de mesurer le bonheur national brut (BNB)(6). En gros, mesurer le développement social consiste à voir comment une société met en place les conditions favorables au développement du plein potentiel des individus en tant qu’être humain.(7)
En ce qui a trait au développement économique, les indicateurs généralement utilisés sont : taux d’inflation, taux de chômage, balance des paiements, indicateurs boursiers, productivité des entreprises, produit intérieur brut… Ces indicateurs s’attardent plus à la croissance qu’au développement au sens plus large. De toute évidence, s’il faut choisir entre un développement strictement économique et le développement social, ce dernier apparait nettement plus pertinent. Le développement économique, tel qu’il est pratiqué généralement, a surtout pour objectif l’enrichissement d’une classe d’individus, souvent au détriment de la collectivité ou de l’environnement. Cette pratique généralisée défie simplement le bon sens. Et pourtant…
Une éducation accessible et valorisée: un ingrédient essentiel au développement social et économique
Pour recentrer l’idée de développement économique autour de celle du développement social, l’éducation de la population constitue l’une des données incontournables de l’équation. Joseph Stiglitz, prix « Nobel » (8) de l’économie, soutient que si l’ascenseur social américain est en panne, c’est essentiellement parce que son système d’éducation est trop élitiste et peu abordable pour la classe moyenne (9). Nombre de spécialistes avancent que l’éducation n’est pas une dépense, mais un investissement. Quelle est la principale différence entre une dépense et un investissement? Dit très simplement, ce sont les bénéfices attendus à la suite de cet investissement, le fameux « rendement sur l’investissement ». Pourquoi une société doit- elle investir en éducation pour se développer? Parce que, sans la présence d’une classe de gens scolarisée, intéressée et capable de mettre son savoir et ses habiletés au service de la collectivité, le développement économique contribuera probablement à générer ou à maintenir les inégalités. Aussi, si l’on souhaite conserver la maîtrise d’œuvre de son développement et éviter qu’il soit assujetti à une minorité ou à des intérêts extérieurs à cette collectivité, il faut une population scolarisée capable d’intervenir et de contribuer à ce développement. Par ailleurs, en ce qui concerne les rapports de genres, le lien entre le niveau de scolarisation des femmes, le niveau d’égalité entre les sexes (gender gap) et le développement social a été maintes fois démontré. L’éducation des filles en est même une composante essentielle (10).
Le Québec constitue un exemple patent des effets positifs d’un investissement massif en éducation. Dans les années 60, il présentait un retard social et économique important, particulièrement en ce qui a trait au niveau de scolarisation. De toute évidence, suite à l’investissement massif en éducation effectué à cette époque, le Québec se situe parmi les nations les plus développées du monde. Une génération plus tard, il récolte les bénéfices de son investissement. Même si la situation économique mondiale est plutôt morose, le fait d’avoir un système d’éducation développé devrait nous placer en bonne posture pour maintenir un niveau de vie intéressant. Évidemment, d’autres facteurs contribuent à ce positionnement favorable, dont nos programmes sociaux!
Des compressions incohérentes et incompréhensibles
Pourquoi des coupes aussi radicales à ce moment-ci alors que plusieurs spécialistes (11) jugent ces compressions contre-productives? Cette orientation reste incompréhensible en dehors d’une vision idéologique du rôle de l’État. Simon Tremblay-Pépin membre de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) avance même qu’il pourrait s’agir d’une sorte de calcul effectué par les plus riches de notre société (le 1 %) (12) pour maintenir son hégémonie (13). Il suggère que, depuis un certain temps, les riches n’ont plus besoin de la croissance économique pour continuer d’engranger des profits faramineux,(14) ce qui expliquerait possiblement les compressions actuelles, aussi radicales qu’insensées. La trappe austérité/stagnation à laquelle Éric Pineault, professeur à l’UQAM, fait référence (15) dans son analyse des choix actuels de politiques publiques a notamment pour effet de ne pas stimuler la croissance voire même de la paralyser... Étrange pour des gens qui se font élire en répétant que leurs interventions auront pour but premier l’économie et surtout la création d’emplois. Il semble que l’étranglement actuel de la classe moyenne fasse l’affaire des plus riches. En outre, ils refusent de redonner à la collectivité une part des immenses profits qu’ils accumulent, en utilisant les paradis fiscaux (16). Des milliards de dollars y sont détournés, ce qui prive les États d’une part importante des revenus dont ils auraient besoin pour s’acquitter de leurs obligations.
Les mesures d’austérité constituent-elles le bon remède pour améliorer le problème d’endettement du Québec? On peut se permettre d’en douter. D’autres pistes de travail existent, mais elles ne semblent pas faire l’affaire des riches et des puissants. Le développement d’une société a sans doute besoin d’une saine croissance économique pour favoriser l’amélioration des conditions de vie, mais cette croissance n’a pas de raison d’être en soi. Pour prendre tout son sens, elle doit avoir pour cible principale le développement social et le bien commun, sinon elle ne sert qu’à aggraver les inégalités et les problèmes de l’humanité.
________________
(1) Voir cette innovation surprenante, résultat du génie québécois : http://www.lyko.ca/. Un niveau de scolarisation élevé est nécessaire à la créativité et pas juste en génie…
(2) Utilisé par la Banque mondiale http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/SI.POV.GINI
(3) Développé par le World Economic Forum en 2006 http://www.weforum.org/issues/global-gender-gap
(4) La courbe de Lorenz expliquée : http://www.lesbonsprofs.com/notion/ses/savoir-faire/la-courbe-de-lorenz-et-le-coefficient-de-gini
(5) Mis au point par les Nations Unies http://hdr.undp.org/fr/data
(6) Le BNB une mesure originale. http://www.agirparlaculture.be/index.php/alternative-culturelle/54-le-bhoutan-la-recherche-du-bonheur-comme-modele-de-developpement
(7) Paul Bernard et al. Comment mesurer le développement social. CQRS 2002, p.13. [http://www.frqsc.gouv.qc.ca/upload/editeur/Rapportfinal_PaulBernard(1).pdf) ] (consulté le 15 octobre 2014).
(8) Bien que ce prix remis par la Banque de Suède soit critiqué, il demeure une reconnaissance internationale de l’apport d’un théoricien à cette discipline.
(9) Voir cette conférence de J. Stiglitz en ligne : https://www.youtube.com/watch?v=cZC1HVRz450
Il a aussi fait la démonstration à maintes reprises que les politiques d’austérité ne fonctionnent pas. http://www.lapresse.ca/debats/votre-opinion/201409/29/01-4804704-lausterite-a-echoue.php
Il qualifie également l’austérité d’idée toxique.
http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/375627/l-austerite-quelle-idee-toxique
(10) Lire l’avant-propos de cet Atlas mondial des genres en éducation, publié par l’UNESCO en 2012 : http://unesdoc.unesco.org/images/0021/002155/215582f.pdf
(11) P. Krugman tout comme J. Stiglitz en sont. Étrange que deux récipiendaires de prix “Nobel” ne soient pas entendus par ceux-là même qui se réclament de cette science : http://www.captaineconomics.fr/-paul-krugman-austerite-inflation-deflation-trappe-liquidite
(12) Connaissez-les mieux : http://money.cnn.com/2011/10/20/news/economy/occupy_wall_street_income/
(13) Il a formulé cette hypothèse dans le cadre d’une conférence présentée à l’Université de Sherbrooke le 15 octobre dernier.
(14) Grâce au système financier qui permet entre autres de spéculer sur des titres et des économies à la baisse…
(15) Voir cet extrait d’une conférence fort édifiante…
https://www.youtube.com/watch?v=Zzh7fE_vjgw&feature=player_detailpage
(16) Voir à ce sujet le la thèse édifiante de Alain Denault : Paradis fiscaux: la filière canadienne Barbade, Caïmans, Bahamas, Nouvelle-Écosse, Ontario…, 2014, Écosociété
Claire Denis
Cégep de Sherbrooke
Développement social ou développement économique?
Le contexte actuel, qualifié de période d’austérité, se justifie selon le gouvernement libéral par la dette trop élevée qui sera léguée à la prochaine génération et par l’idée de redonner aux entreprises la marge de manœuvre dont elles ont besoin pour relancer l’économie. Cette réduction de la dette et des dépenses publiques semble aussi avoir pour cible la réduction du rôle et de la taille de l’État dans la société québécoise. Elle vise probablement aussi à satisfaire les agences de notation pour éviter une décote de crédit qui augmenterait les taux d’intérêt à payer sur la dette. Cette approche conservatrice de la gestion des finances publiques pose en principe que les dépenses gouvernementales constituent une perte nette, un peu comme si on achetait une automobile ou de la nourriture. Pourtant, ces déboursements publics ont un effet multiplicateur positif reconnu. Ils créent de l’emploi et soutiennent l’économie, tel que le démontre la célèbre théorie keynésienne. Parmi les défenseurs d’une approche non interventionniste de l’État, on entend souvent dire que, pour partager la richesse, il faut d’abord la produire et que, le développement économique est une condition nécessaire à une société où chacun peut s’y faire une place, selon ses capacités et au mérite de ses efforts. Et si c’était le contraire? Si le développement social précédait le développement économique et si la création de la richesse devait absolument être accompagnée d’un excellent système d’éducation, obligatoire et accessible, en plus de mesures de réduction des inégalités sociales? Est-il possible de se développer économiquement sans la présence d’une population scolarisée?
Indicateurs du développement social et économique
La question de l’apport du système d’éducation au développement en amène plusieurs autres, dont celle du lien entre la scolarisation, l’entrepreneuriat et l’innovation (1); et celle du lien entre le développement économique et le développement social. Mais qu’est-ce que le développement social et est-il possible de se développer « socialement » sans avoir atteint un certain niveau de richesse? Pour mesurer le niveau de développement social, divers indicateurs ont été mis au point par différentes organisations. Il existe le coefficient de GINI (2), un indicateur synthétique des inégalités de revenus; le Gender Gap (3) qui se penche sur les inégalités de genre; la courbe de Lorenz (4), qui mesure le partage de la richesse et l’indice de développement humain (IDH) (5) qui tient compte de paramètres comme l’accès à l’éducation, l’égalité des sexes, la santé, les soins envers les groupes plus vulnérables (personnes âgées, malades, handicapées...) et les libertés individuelles. Le Bhoutan a fait le choix étonnant de tenter de mesurer le bonheur national brut (BNB)(6). En gros, mesurer le développement social consiste à voir comment une société met en place les conditions favorables au développement du plein potentiel des individus en tant qu’être humain.(7)
En ce qui a trait au développement économique, les indicateurs généralement utilisés sont : taux d’inflation, taux de chômage, balance des paiements, indicateurs boursiers, productivité des entreprises, produit intérieur brut… Ces indicateurs s’attardent plus à la croissance qu’au développement au sens plus large. De toute évidence, s’il faut choisir entre un développement strictement économique et le développement social, ce dernier apparait nettement plus pertinent. Le développement économique, tel qu’il est pratiqué généralement, a surtout pour objectif l’enrichissement d’une classe d’individus, souvent au détriment de la collectivité ou de l’environnement. Cette pratique généralisée défie simplement le bon sens. Et pourtant…
Une éducation accessible et valorisée: un ingrédient essentiel au développement social et économique
Pour recentrer l’idée de développement économique autour de celle du développement social, l’éducation de la population constitue l’une des données incontournables de l’équation. Joseph Stiglitz, prix « Nobel » (8) de l’économie, soutient que si l’ascenseur social américain est en panne, c’est essentiellement parce que son système d’éducation est trop élitiste et peu abordable pour la classe moyenne (9). Nombre de spécialistes avancent que l’éducation n’est pas une dépense, mais un investissement. Quelle est la principale différence entre une dépense et un investissement? Dit très simplement, ce sont les bénéfices attendus à la suite de cet investissement, le fameux « rendement sur l’investissement ». Pourquoi une société doit- elle investir en éducation pour se développer? Parce que, sans la présence d’une classe de gens scolarisée, intéressée et capable de mettre son savoir et ses habiletés au service de la collectivité, le développement économique contribuera probablement à générer ou à maintenir les inégalités. Aussi, si l’on souhaite conserver la maîtrise d’œuvre de son développement et éviter qu’il soit assujetti à une minorité ou à des intérêts extérieurs à cette collectivité, il faut une population scolarisée capable d’intervenir et de contribuer à ce développement. Par ailleurs, en ce qui concerne les rapports de genres, le lien entre le niveau de scolarisation des femmes, le niveau d’égalité entre les sexes (gender gap) et le développement social a été maintes fois démontré. L’éducation des filles en est même une composante essentielle (10).
Le Québec constitue un exemple patent des effets positifs d’un investissement massif en éducation. Dans les années 60, il présentait un retard social et économique important, particulièrement en ce qui a trait au niveau de scolarisation. De toute évidence, suite à l’investissement massif en éducation effectué à cette époque, le Québec se situe parmi les nations les plus développées du monde. Une génération plus tard, il récolte les bénéfices de son investissement. Même si la situation économique mondiale est plutôt morose, le fait d’avoir un système d’éducation développé devrait nous placer en bonne posture pour maintenir un niveau de vie intéressant. Évidemment, d’autres facteurs contribuent à ce positionnement favorable, dont nos programmes sociaux!
Des compressions incohérentes et incompréhensibles
Pourquoi des coupes aussi radicales à ce moment-ci alors que plusieurs spécialistes (11) jugent ces compressions contre-productives? Cette orientation reste incompréhensible en dehors d’une vision idéologique du rôle de l’État. Simon Tremblay-Pépin membre de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) avance même qu’il pourrait s’agir d’une sorte de calcul effectué par les plus riches de notre société (le 1 %) (12) pour maintenir son hégémonie (13). Il suggère que, depuis un certain temps, les riches n’ont plus besoin de la croissance économique pour continuer d’engranger des profits faramineux,(14) ce qui expliquerait possiblement les compressions actuelles, aussi radicales qu’insensées. La trappe austérité/stagnation à laquelle Éric Pineault, professeur à l’UQAM, fait référence (15) dans son analyse des choix actuels de politiques publiques a notamment pour effet de ne pas stimuler la croissance voire même de la paralyser... Étrange pour des gens qui se font élire en répétant que leurs interventions auront pour but premier l’économie et surtout la création d’emplois. Il semble que l’étranglement actuel de la classe moyenne fasse l’affaire des plus riches. En outre, ils refusent de redonner à la collectivité une part des immenses profits qu’ils accumulent, en utilisant les paradis fiscaux (16). Des milliards de dollars y sont détournés, ce qui prive les États d’une part importante des revenus dont ils auraient besoin pour s’acquitter de leurs obligations.
Les mesures d’austérité constituent-elles le bon remède pour améliorer le problème d’endettement du Québec? On peut se permettre d’en douter. D’autres pistes de travail existent, mais elles ne semblent pas faire l’affaire des riches et des puissants. Le développement d’une société a sans doute besoin d’une saine croissance économique pour favoriser l’amélioration des conditions de vie, mais cette croissance n’a pas de raison d’être en soi. Pour prendre tout son sens, elle doit avoir pour cible principale le développement social et le bien commun, sinon elle ne sert qu’à aggraver les inégalités et les problèmes de l’humanité.
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(1) Voir cette innovation surprenante, résultat du génie québécois : http://www.lyko.ca/. Un niveau de scolarisation élevé est nécessaire à la créativité et pas juste en génie…
(2) Utilisé par la Banque mondiale http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/SI.POV.GINI
(3) Développé par le World Economic Forum en 2006 http://www.weforum.org/issues/global-gender-gap
(4) La courbe de Lorenz expliquée : http://www.lesbonsprofs.com/notion/ses/savoir-faire/la-courbe-de-lorenz-et-le-coefficient-de-gini
(5) Mis au point par les Nations Unies http://hdr.undp.org/fr/data
(6) Le BNB une mesure originale. http://www.agirparlaculture.be/index.php/alternative-culturelle/54-le-bhoutan-la-recherche-du-bonheur-comme-modele-de-developpement
(7) Paul Bernard et al. Comment mesurer le développement social. CQRS 2002, p.13. [http://www.frqsc.gouv.qc.ca/upload/editeur/Rapportfinal_PaulBernard(1).pdf) ] (consulté le 15 octobre 2014).
(8) Bien que ce prix remis par la Banque de Suède soit critiqué, il demeure une reconnaissance internationale de l’apport d’un théoricien à cette discipline.
(9) Voir cette conférence de J. Stiglitz en ligne : https://www.youtube.com/watch?v=cZC1HVRz450
Il a aussi fait la démonstration à maintes reprises que les politiques d’austérité ne fonctionnent pas. http://www.lapresse.ca/debats/votre-opinion/201409/29/01-4804704-lausterite-a-echoue.php
Il qualifie également l’austérité d’idée toxique.
http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/375627/l-austerite-quelle-idee-toxique
(10) Lire l’avant-propos de cet Atlas mondial des genres en éducation, publié par l’UNESCO en 2012 : http://unesdoc.unesco.org/images/0021/002155/215582f.pdf
(11) P. Krugman tout comme J. Stiglitz en sont. Étrange que deux récipiendaires de prix “Nobel” ne soient pas entendus par ceux-là même qui se réclament de cette science : http://www.captaineconomics.fr/-paul-krugman-austerite-inflation-deflation-trappe-liquidite
(12) Connaissez-les mieux : http://money.cnn.com/2011/10/20/news/economy/occupy_wall_street_income/
(13) Il a formulé cette hypothèse dans le cadre d’une conférence présentée à l’Université de Sherbrooke le 15 octobre dernier.
(14) Grâce au système financier qui permet entre autres de spéculer sur des titres et des économies à la baisse…
(15) Voir cet extrait d’une conférence fort édifiante…
https://www.youtube.com/watch?v=Zzh7fE_vjgw&feature=player_detailpage
(16) Voir à ce sujet le la thèse édifiante de Alain Denault : Paradis fiscaux: la filière canadienne Barbade, Caïmans, Bahamas, Nouvelle-Écosse, Ontario…, 2014, Écosociété
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