Pour tous ceux qui désirent réfléchir sur la problématique de la langue au Québec, il faut absolument ajouter au dossier les deux documents suivants.
Le billet de Jérôme Lussier:
Doléances pour un Québec dépassé |
et la réplique de Jean-François Lisée:
Félicitations pour un Québec décomplexé |
Lisez les commentaires! Très intéressant!
***
Il ne faut pas avoir la tête dans le sable. Les jeunes sont totalement séduit par l'anglais comme véhicule culturel. Même en Beauce, lorsque je discute avec mes étudiants, j'ai souvent des commentaires qui s'articulent comme suit:
- Regarder The Price is right au canal V, c'est tellement «poche»! Vaut mieux voir la version originale en américain!
- Le cinéma américain bouffe le cinéma québécois, pâle copie du cinéma américain.
- La musique américaine est tellement meilleure que la musique québécoise.
- Les magazines anglo-saxons présentent les tendances - les magazines québécois sont en retard!
- Internet! WÔW! surtout en anglais!
L'attrait de l'anglais ne fait aucun doute. Et je comprends parfaitement que l'anglais est un véhicule extraordinaire pour accéder à la grande production culturelle américaine. Malheureusement, je trouve assez désolant d'associer la post-modernité à la langue anglaise - comme si l'univers post-moderne ne pouvait se vivre qu'en anglais. Comme si la mondialisation culturelle ne se faisait qu'en anglais.
Comme enseignant, ne serait-il pas opportun de sensibiliser davantage nos étudiants à la richesse de la production culturelle québécoise? Par exemple, j'ai réalisé que peu d'étudiants avaient vu Incendies! Peu d'étudiants connaissaient Riopelle. Même Gaston Miron n'est pas sur leur radar! Sans dénier leur désir de participer à la grande mouvance post-moderne anglo-saxonne, n'avons-nous pas la responsabilité de leur montrer notre production culturelle? Je sens souvent dans le discours de plusieurs jeunes un jugement de valeur négatif de leur propre culture. Je les trouve un peu complexé... peut-être parce qu'ils connaissent peu notre production culturelle de qualité.
Comme enseignant, ne serait-il pas opportun de sensibiliser davantage nos étudiants à la richesse de la production culturelle québécoise? Par exemple, j'ai réalisé que peu d'étudiants avaient vu Incendies! Peu d'étudiants connaissaient Riopelle. Même Gaston Miron n'est pas sur leur radar! Sans dénier leur désir de participer à la grande mouvance post-moderne anglo-saxonne, n'avons-nous pas la responsabilité de leur montrer notre production culturelle? Je sens souvent dans le discours de plusieurs jeunes un jugement de valeur négatif de leur propre culture. Je les trouve un peu complexé... peut-être parce qu'ils connaissent peu notre production culturelle de qualité.
Michel Huot, sociologie, Beauce-Appalaches
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