Le nouveau parti de François Legault, la Coalition Avenir Québec, devrait interpeller l’ensemble du corps professoral peu importe qu’il vienne du primaire, du secondaire, du collégial ou de l’universitaire. En effet, ce nouveau parti qui se dit pragmatique, en référence à l’entrevue de François Legault à Tout le Monde en parle du dimanche 20 novembre dernier, n’en demeure pas moins un parti avec un sérieux penchant vers la droite si l’on en juge par son programme actuel. Sans vouloir faire preuve de corporatisme, la volonté de ce parti de s’attaquer à la permanence des professeurs et de les évaluer relève, à mon avis, d’une méthode propre aux régimes conservateurs et droitistes.
Nos cousins français ont eu à vivre cette triste réforme et une enseignante que je vous conseille de lire en ouvrant le lien qui suit vous fera comprendre l’odieux d’une telle réforme de l’enseignement.
Nos cousins français ont eu à vivre cette triste réforme et une enseignante que je vous conseille de lire en ouvrant le lien qui suit vous fera comprendre l’odieux d’une telle réforme de l’enseignement.
En effet, en instaurant une évaluation individuelle des professeure et un salaire en fonction de leur performance au travail on risque de donner un pouvoir énorme à la bureaucratie au détriment de notre objectif premier : la réussite scolaire de nos étudiants. De plus, cette évaluation qui risque d’être arbitraire mettra nécessairement en compétition les enseignants les uns vis-à-vis des autres et multipliera les cas de harcèlements au travail voire de congédiements injustes ou injustifiés. Le silence des enseignants du collégial face à l’arrivée de la CAQ de François Legault est inquiétant. Serions-nous à ce point anesthésiés par la routine et les copies bourrées de fautes de nos étudiants que nous en oublions de prendre la parole et de défendre nos droits acquis non pas par intérêts comme si nous étions des privilégiés de la société (nos salaires ne sont pas si mirobolants après tout compte tenu du coût de la vie sans cesse en inflation) mais plutôt par un souci constant d’éduquer dans les meilleurs conditions possibles ceux qui vont devenir les futurs électeurs de notre nation. Leur avenir dépend aussi des choix politiques que nous allons faire aux prochaines élections. L’avenir avec la CAQ de François Legault m’apparaît des plus inquiétants si l’on en juge par sa vision on ne peut plus néolibérale de l’éducation.
Louise Brouillet
Professeure de sciences politiques
Cégep du Vieux Montréal