mardi 26 mai 2015

Pourquoi mobiliser les sciences humaines ?


Chers professeurs de sciences humaines,

Le mardi 2 juin, l’objectif premier de notre journée d'étude est de discuter de la place des sciences humaines dans les cégeps. Cependant, une refonte du programme de Sciences humaines s’amorcera vraisemblablement en 2017. Cette importante opération devrait nous interpeller dès maintenant. Si le fonctionnement actuel du ministère est maintenu, il n’y aura pas eu de réunion du Comité provincial d’enseignants depuis 2013.

Dans ces conditions, qui détiendra une vision globale du programme de Sciences humaines du réseau collégial ? Qui sera prêt à participer à cette réflexion et à proposer des modifications pertinentes pour ce programme ? La façon de fonctionner du ministère pour penser ses refontes de programme est fort discutable…  En outre, une discussion large et inclusive est certes préférable à une formule du type «comité restreint». Nous sommes très certainement les mieux placés pour y travailler ! Alors ensemble, collectivement, nous devons nous y préparer ! Venez nous aider à réfléchir à l’avenir de cet important programme mardi prochain, au Cégep Marie-Victorin !

Au plaisir de vous voir ou de vous revoir !
 
Claire Denis,
Professeure de sociologie (Cégep de Sherbrooke)
Présidente du RSHCQ

lundi 25 mai 2015

Assemblée générale du RSHCQ et journée d'étude le 2 juin: dernier rappel !


Il est encore temps de vous inscrire à la journée d'étude du 2 juin prochain !

Cette journée se tiendra au salon Mode du Cégep Marie-Victorin, veuillez svp vous rendre à l'entrée du pavillon Fernand-Dumont (Triest R). Le stationnement sera gratuit !
(inscription à l'avance: 40$; inscription sur place: 50$)


La journée d'étude s'amorcera à 10h et sera suivie de l'assemblée générale annuelle du RSHCQ, à 13h15.
 
09h15 – Accueil au pavillon Fernand-Dumont (Triest R).
10h00 – Ouverture de la journée d’étude du RSHCQ.
10h15 – Conférence de Louise Corriveau sur la place et les défis des sc. hum. dans les collèges.

10h45 – Période de questions.
11h00 – Plénière sur les enjeux et questions prioritaires quant à la place des sc. hum. dans les collèges.
12h15 – Dîner offert par le RSHCQ.
13h15 – Assemblée générale annuelle du RSHCQ.

15h00 – Cocktail de clôture. 

Voici l'avis de convocation et l'ordre du jour proposé pour l'assemblée générale:

1. Lecture et adoption de l’ordre du jour (par la présidente du RSHCQ).
2. Nomination d’un-e président-e d’assemblée.
3. Adoption du procès-verbal de l’assemblée générale annuelle du 11 janvier / 12 juin 2013.
4. Informations.
   4.1. Blogue du RSCHQ et liste d’envoi.
   4.2. Page Facebook.
   4.3. Logo et identité visuelle du RSHCQ.
5. Propositions.
   5.1. Cotisation annuelle proposée par le C.A.: 25 $.
   5.2. Projet de concours étudiant proposé par le CA du RSHCQ.
   5.3. Autre(s) proposition(s).
6. Présentation du rapport annuel (par la présidente du RSHCQ).
7. Adoption du bilan financier (par le trésorier du RSHCQ).
8. Avis de motion: modification aux statuts et règlements; amendement de l'article 13.4.
(actuellement) « Les élections aux postes à la présidence et à la vice- présidence se font à la majorité absolue des membres présents à l’assemblée générale et les deux (2) autres membres sont élus sans égard à leur fonction respective; ils se répartissent les titres et responsabilités au sein du C.A. qui les fait connaître ultérieurement aux membres. »
(proposition) « Les élections au C.A. ont pour objectif de pourvoir entre 4 et 9 sièges afin de favoriser une large représentation des disciplines des sciences humaines:
- 1 poste à la présidence (élection à la majorité absolue des membres présents à l’assemblée générale);
- 3 à 8 postes additionnels (élection à la majorité simple des membres présents à l’assemblée générale), sans égard à leur fonction respective (ils se répartissent les titres et responsabilités – tels vice-président, secrétaire, trésorier, etc. – au sein du C.A. qui les fait connaître ultérieurement aux membres). »
9. Avis d’élections: pour la composition du C.A. (sous réserve des modifications ci-dessus).
   9.1. Nomination de membres de l’assemblée pour remplir les fonctions suivantes: présidence d’élection, secrétaire, scrutateur et greffier.
   9.2. Élection à la présidence du CA: appel de candidatures.
   9.3. Élection de 3 à 8 membres au C.A: appel de candidatures.
10. Questions diverses.

mardi 12 mai 2015

Le 2 juin prochain, journée d'étude du RSHCQ !

Sur le thème «Les sciences humaines dans les collèges: une place à prendre et à défendre», la journée d’étude du RSHCQ sera l’occasion de recevoir Louise Corriveau, professeure de sociologie (récemment retraitée) du Cégep Édouard-Montpetit.
 
Elle nous proposera son analyse et son point de vue critique des défis reliés à la situation actuelle des sciences humaines dans le réseau collégial. Ses réflexions devraient nous interpeller tous, peu importe notre discipline d’attache... Par la suite, des échanges et discussions se poursuivront autour d’enjeux prioritaires visant à défendre et renforcer la place des sciences humaines dans les cégeps. 

Les sciences humaines ont grand besoin d’une attention particulière… À nous tous d’en faire notre affaire... comme en témoigne le texte de Claire Denis: «Qui veille sur les sciences humaines dans le réseau collégial ?» (voir ci-dessous).
 
Horaire de la journée d'étude du 2 juin au Cégep Marie-Victorin
 
9h15 – Accueil.
10h – Ouverture de la journée d’étude du RSHCQ.
10h15 – Conférence de Louise Corriveau* sur la place et les défis des sc. hum. dans les collèges. 
10h45 – Plénière sur les enjeux et questions prioritaires quant à la place des sc. hum. dans les collèges.
12h15 – Dîner offert par le RSHCQ.
13h30 – Assemblée générale annuelle du RSHCQ.
15h – Cocktail de clôture ! 
 
* Professeure retraitée du Département de sociologie au Cégep Édouard-Montpetit, Louise Corriveau est l’auteure d’articles, de rapports de recherche et d’ouvrages sur les questions pédagogiques et l’enseignement collégial.
 
 
 
Question ou information ? rshcq@collegemv.qc.ca

Qui veille sur les sciences humaines dans le réseau collégial ?

La préoccupation du rayonnement et de la défense du programme de Sciences humaines a d’abord été soulevée par le comité d’enseignantes et d’enseignants des sciences humaines et a donné naissance au RSHCQ en 2011. Le comité d’enseignantes et d’enseignants avait, pour sa part, été mis sur pied dans la foulée des changements significatifs apportés au programme au début des années 1990 (ajout des cours du tronc commun en méthodologie et des trois cours disciplinaires obligatoires, entre autres). M. Maurice Angers, à l’occasion d’une journée d’étude du RSHCQ, mentionnait d’ailleurs qu’il a fallu des années (plus de 10 ans !) de discussions et de collaboration entre des représentants des disciplines des sciences humaines pour réformer le programme et tenter de l’uniformiser. On reprochait notamment à ce programme une diversité de cours si grande que cela finissait par lui faire perdre sa crédibilité... Plus tard, l’introduction d’une sorte de séquence (suivre un cours d’introduction disciplinaire avant de pouvoir accéder aux étapes suivantes par exemple) visait aussi une plus grande cohérence de ce parcours collégial. 

Bref, pour bonifier et défendre ce programme, pour veiller à ce qu’il ait sa juste part des ressources collégiales, il est essentiel de nous coordonner et de mettre en place des mécanismes de discussions pour tenter de nous donner une vision commune. Les réunions annuelles du comité d’enseignantes et d’enseignants, qui font partie des mécanismes habituels de consultation du ministère, ont été mises en suspens pour un temps indéterminé. Alors qui se charge présentement de « monitorer » l’état de santé de ce programme ? Il y a bien quelques associations disciplinaires qui offrent un certain point de vue sur le réseau, mais elles ont d’abord pour mission de s’occuper de leur propre discipline. Il y a aussi les cadres de nos cégeps et leur fédération ou le ministère qui peuvent aussi s’en préoccuper. Tous ces acteurs sont sans doute très bien intentionnés et soucieux du sort des sciences humaines et ils vous inspirent probablement une grande confiance, mais aucun d’eux ne donne de signes d’activité présentement...

Le programme de Sciences humaines est complexe. Il est caractérisé par de nombreuses disciplines ayant chacune leurs forces et par un lot d’étudiantes et d’étudiants avec des caractéristiques parfois lourdes à porter. C’est un programme qui coûte relativement peu cher, qui contribue à soutenir les nombreux petits programmes des cégeps et à rendre possible leur présence sur l’ensemble du territoire québécois. Mais en dehors de ce rôle de « vache à lait », les sciences humaines n’ont-elles pas autre chose de fondamental à offrir ? Quel est leur apport aux savoirs et aux compétences intellectuelles des cégépiens que l’on pourrait qualifier d’incontournable ? Quelle contribution spécifique apportent-elles à l’édifice éducatif québécois ? Le défunt cours d’histoire du Québec au collégial ne constituait-il pas un cas de figure de ce qui aurait pu être qualifié de contribution indispensable au système d’éducation ?
 
Si ce programme est important, comment expliquer que nous ayons de la difficulté à avoir deux ou trois professeurs dans certaines disciplines, voire un seul parfois dans les petits cégeps ? Est-ce qu’il se peut que ce programme n’ait pas sa juste part des ressources globales ? Dans certains cégeps, surtout les cégeps composés de nombreux programmes techniques, on envie parfois certaines disciplines, psychologie généralement et sociologie parfois, parce qu’elles ont la chance d’avoir une place dans d’autres programmes collégiaux. Mais dans les cégeps francophones, ce sont les cours complémentaires qui devaient permettre aux disciplines de rayonner en dehors des sciences humaines. Ils sont la seule voie d’accès à un bassin plus large d’étudiants. Au fil du temps, la réduction du nombre de cours complémentaires a eu pour effet de confiner davantage les sciences humaines à leur programme d’attache. La FNEEQ a calculé que les sciences humaines donnaient environ 18 % des cours complémentaires¹. Est-ce une juste part pour ce programme qui compte pour environ 30 % de la population étudiante ? Que dire des disciplines de la formation générale qui, dans certains cégeps, ont l’autorisation d’offrir des cours complémentaires ? Comment est-ce possible dans l’esprit même de cette catégorie de cours ? Combien d’anomalies de ce type est-il possible de recenser dans le réseau ? Combien de situations frustrantes subissons-nous chacun dans notre institution ? Faut-il mener une bagarre dans chacun des cégeps ? Quelle est notre analyse des causes de ces situations ? N’avons-nous pas pris l’habitude de penser sur une base locale, ou pire strictement disciplinaire, plutôt que d’envisager l’aspect systémique des choses ? Sommes-nous satisfaits du programme actuellement ? N’y aurait-il pas des choses à repenser ou des succès à partager ?

Une dernière question mérite d’être soulevée: celle de la qualité de la formation en Sciences humaines. D’abord, à quel autre programme peut-il se comparer et, dans le modèle actuel, est-ce que les étudiantes et étudiants reçoivent une formation et un suivi d’une qualité comparable à celle des autres programmes collégiaux ? Le simple écart entre le nombre d’étudiants suivis par un professeur en Sciences de la nature et un professeur en Sciences humaines devrait nous faire réfléchir. En outre, si l’on estime que cette population étudiante est mal servie par le système actuel, qu’en est-il en période de compression ? 
 
Le RSHCQ s’est donné pour mission de veiller sur les sciences humaines et de les valoriser dans le réseau collégial et auprès de la population en général. Les problèmes de ce programme s’expliquent largement de manière structurelle et systémique et cela met généralement en cause des décisions (ou le vide…) qui relèvent du niveau provincial. Au local, la marge de manœuvre des cégeps ne leur permet pas vraiment de s’attaquer à des problèmes de ce type et, généralement, quand on cherche à corriger des situations, le programme de Sciences humaines est ramené sur le même pied que tous les autres programmes...
 
Sans comité d’enseignantes et d’enseignants pour prendre le pouls du réseau au moins une fois l’an, le rôle du RSHCQ devient essentiel. Or les quelques bénévoles du Réseau ne peuvent assumer seuls cette tâche ! Qui veille sur les sciences humaines ? Si ce n’est pas à nous d’y voir, il n’y aura probablement personne de vraiment compétent pour le faire. 


Claire Denis
Professeure de sociologie (Cégep de Sherbrooke)
Présidente du RSHCQ


1. FNEEQ CSN. COMITÉ ÉCOLE ET SOCIÉTÉ, Rapport d’analyse relatif à l’introduction d’un cours d’histoire du Québec contemporain au collégial, déc. 2013, p. 35.